C’est un nouvel élément dans l’enquête sur l’attaque de l’hôtel Radisson, le 20 novembre dernier, à Bamako, la capitale malienne. Al-Mourabitoune, le groupe de Mokhtar Belmokhtar, qui a revendiqué l’attentat, vient de diffuser les photos des deux assaillants. Des images qui circulent sur les réseaux sociaux.
On connaissait déjà le visage des deux assaillants. La photo de leurs cadavres avait été publiée dans la presse malienne au lendemain de l’attaque du Radisson, mais sur le cliché diffusé par le groupe Al-Mourabitoune, les deux hommes sont bien vivants et ils paraissent encore plus jeunes.
L’un d’eux semble parfaitement reconnaissable, pour l’autre c’est moins évident. Ce qui est sûr c’est qu’ils ont l’air d’adolescents, habillés en treillis, avec un bandana noir sur le crâne et un fusil à la main. Ils posent devant un pick-up, arborant un drapeau noir, apparemment en plein désert.
Nationalités inconnues
Une légende accompagne cette photo. Les deux jeunes hommes y sont présentés sous les noms d’Abdel Hakim et Mohad al-Fulani, ce qui signifie « les Peuls ». Alors s’agit-il de leurs véritables prénoms, les deux jeunes hommes appartiennent-ils vraiment à l’ethnie peule ? Rien ne permet pour le moment de le confirmer, mais cette photo vient en tout cas appuyer la revendication du groupe Al-Mourabitoune, qui affirme avoir mené cette attaque conjointement avec al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).
Aqmi avait d’ailleurs en fait déjà publié cette même photo, il y a deux jours, ce qui était alors passé inaperçu. Autant de nouvelles pistes pour les enquêteurs qui n’ont jusqu’ici pu préciser ni l’identité ni même la nationalité des deux assaillants.
Vers une alliance entre Aqmi et Al-Mourabitoune
Une photo publiée donc par les deux groupes terroristes, Aqmi et Al-Mourabitoune, qui ont revendiqué ensemble cette attaque alors qu’on les disait en opposition. Pourtant des passerelles existent toujours entre groupes djihadistes, même rivaux. Mais au sein du groupe Al-Mourabitoune, il y a ceux qui ont fait allégeance à l’organisation Etat islamique et les combattants qui sont avec l’algérien Mokhtar Belmokhtar. Certains le disent mort, d’autres toujours vivant.
Mort ou vivant, il fait en tous les cas toujours parler de lui. S’il a effectivement rallié Aqmi, dont il contestait l’autorité, les deux groupes forment désormais en termes de capacité opérationnelle la principale force djihadiste dans le nord du Mali.