L’Assemblée générale de l’ONU est appelée vendredi à se choisir cinq nouveaux membres non permanents pour le Conseil de sécurité, parmi lesquels sont assurés de figurer l’Allemagne, la Belgique et l’Afrique du Sud.
L’entrée en fonctions des cinq nouveaux est prévue en janvier pour un mandat de deux ans.
L’élection débute à 14H00 GMT et se fait par bulletins de vote en papier récupérés dans les travées de la grande salle de l’Assemblée générale avant un dépouillement parfois long.
Pour gagner, un pays candidat doit obtenir deux tiers des votes des Etats présents au scrutin. Les Nations unies comptent 193 Etats mais il y aura quelques gars qui auront oublié qu’il y a une élection et qui ne seront pas là, s’amuse un diplomate.
Le Conseil de sécurité comprend 15 membres, dont cinq permanents (Etats-Unis, Russie, Chine, France, Royaume-Uni) et dix non-permanents renouvelés par moitié chaque année pour prise de fonctions six mois plus tard. Juste avant d’entrer en piste, les élus disposent d’une formation accélérée au protocole et coutumes du Conseil.
Lors de leur mandat, les ambassadeurs assureront chacun un mois de présidence du Conseil, qui représente un travail considérable d’organisation et de planification.
Parmi les consignes souvent rappelées: N’oubliez pas de voter. Lors des séances, l’ambassadeur-président appelle en effet au vote des résolutions et doit comptabiliser les pour, les contre et les abstentions. Très concentrés, certains oublient de voter pour leur propre pays…
L’élection vendredi des cinq nouveaux membres issus de groupes régionaux par les 193 membres des Nations unies se fait cette année sans grande surprise, une seule inconnue demeurant pour le siège destiné à la zone Asie-Pacifique, que se disputent Maldives et Indonésie.
L’attribution des deux sièges à pourvoir pour la zone Europe de l’ouest et autres pays est acquise à l’Allemagne et la Belgique, après un récent retrait de la compétition d’Israël.
Ecraser un petit
Après entente au sein de l’Union africaine, le siège destiné à l’Afrique ira à l’Afrique du Sud. Et celui pour l’Amérique latine est prévu pour la République dominicaine après un consensus similaire dans ce groupe.
Le processus de candidatures au Conseil de sécurité n’est pas le même pour tous les groupes régionaux.
Dans certains, c’est placement libre et c’est souvent très longtemps à l’avance. On peut se porter candidat pour dans dix ans, raconte un diplomate sous anonymat.
Dans ce cas, le pays prend une place mais un autre peut venir le concurrencer à un moment donné. Cela s’est produit pour le groupe d’Europe de l’Ouest avec trois candidats pour deux places.
Israël a finalement décidé de se retirer parce qu’il a compris qu’il n’avait aucune chance et risquait d’être humilié avec 30, 40 ou 50 voix maximum, entrainant son élimination directe, explique le même diplomate.
Dans ce groupe, il n’y a pas d’entente préalable et ca se règle à l’élection. Dès qu’elle sort du Conseil, l’Allemagne se porte systématiquement candidate pour six ou sept ans plus tard, note la même source. Avant de se porter candidat, les pays regardent qui sont les compétiteurs déjà inscrits.
Lors de l’élection vendredi pour la Belgique et l’Allemagne, il sera intéressant de voir qui arrivera en tête.
Pour la zone latino-américaine, il y a presque toujours un accord. Tout le monde y a plus ou moins droit tous les vingt ans. Sauf que de temps en temps, il y a le Brésil ou le Mexique qui reviennent eux plus souvent, et qui écrase quelqu’un qui va se retirer ou avec qui un accord va être trouvé, ajoute-t-on de source diplomatique.
L’Afrique c’est pareil, c’est très organisé et il y a aussi un ou deux gros, Afrique du Sud, Nigeria, qui viennent écraser un petit de temps en temps. Mais c’est réglé à l’avance par l’Union africaine qui valide la candidature. Pour l’Afrique, c’est très sophistiqué, elle a trois places en permanence au Conseil. Et il y a une autre alternance sophistiquée pour qu’il y ait toujours un pays arabe.