L’arrestation d’une élève noire choque l’Amérique

Une enquête a été ouverte après l'arrestation musclée de la lycéenne.

La justice américaine et la police fédérale FBI ont annoncé mardi l’ouverture d’une enquête sur l’arrestation dans une salle de classe d’une lycéenne noire par un policier blanc. Filmée, l’arrestation brutale a provoqué une vive indignation.

Une enquête a été ouverte après l’arrestation musclée de la lycéenne.

La violence policière aux Etats-Unis a une nouvelle fois été immortalisée en images. Sous les yeux de ses camarades de classe inertes, une adolescente noire a été arrachée violemment de sa chaise par un policier blanc, avant d’être jetée par terre et traînée sur le sol. La jeune fille a apparemment refusé d’obéir au policier qui lui demandait de sortir. La scène d’une grande brutalité s’est déroulée lundi dans le lycée de Spring Valley, en Caroline du Sud.

Mardi, la justice américaine et la police fédérale FBI ont annoncé l’ouverture d’une enquête sur cette arrestation musclée qui a provoqué de vives réactions aux Etats-Unis après la publication de vidéos montrant la scène. Les images, mises en ligne avec le hashtag #AssaultAtSpringValleyHigh, ont très vraisemblablement été filmées par des élèves avec leur téléphone portable. «Le service des droits civils du bureau de Columbia du FBI et le bureau du procureur du district de Caroline du Sud ont ouvert une enquête sur les circonstances de l’arrestation d’une élève du lycée de Spring Valley», a indiqué un communiqué commun. «Le FBI rassemblera tous les éléments de preuve nécessaires pour déterminer s’il y a eu violation d’une loi fédérale», a précisé le texte.

Un précédent pour le policier

Le policier, Ben Fields, l’un des deux agents référents de cette école de Spring Valley, fait l’objet d’une suspension administrative depuis lundi. Le shérif du comté de Richland, Leon Lott, a précisé qu’une enquête interne, dont les résultats doivent être connus dans les 24 heures, doit déterminer si l’agent a fait un usage excessif de la force. A l’issue, Leon Lott décidera de limoger ou non Ben Fields. Selon la chaîne NBC News, Ben Fields avait déjà fait l’objet de poursuites au niveau fédéral en 2013 pour avoir «injustement et imprudemment visé des étudiants noirs américains en les soupçonnant d’appartenance à des gangs et d’activités criminelles».

Dans un communiqué, Debbie Hamm, responsable du lycée Spring Valley, a assuré que la direction coopérerait pleinement dans le cadre des enquêtes, l’établissement étant «profondément préoccupé». «J’ai regardé la vidéo à plusieurs reprises et sans aucun doute ces images sont extrêmement perturbantes», a commenté pour sa part James Manning, président du conseil d’administration du lycée.

Une arrestation inacceptable selon Hillary Clinton

Mardi de nouvelles réactions de condamnation du policier sont venues s’ajouter à celles de la veille. Hillary Clinton, candidate démocrate à l’élection présidentielle, a ainsi qualifié d’«inacceptable» l’interpellation exercée dans ces conditions. «On ne peut trouver aucune excuse à de la violence dans une école», a-t-elle commenté sur son compte Twitter. «Dans une salle de classe, les élèves devraient se voir offrir l’éducation et non la violence», a réagi de son côté l’Union américaine de défense des libertés civiles (ACLU), évoquant une violence «scandaleuse».

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