La justice fédérale a été saisie pour auditionner le rappeur milliardaire dans un dossier de manipulations comptables.
Mise en demeure. Ce jeudi 3 mai, le gendarme américain des marchés financiers, la Securities and Exchange Commission (SEC) a saisi la justice fédérale au sujet du rappeur Jay-Z qu’elle souhaite auditionner dans le cadre d’un dossier de manipulations comptables. Ce que refuse l’artiste new-yorkais.
En 2015, La SEC a lancé une enquête sur la société Iconix, qui contrôle un large portefeuille de marques de vêtements et de chaussures, notamment Pony, Umbro, Lee Cooper ou encore Rocawear. Cette dernière compagnie a été créée en 1999, alors que le streewear était en plein boom, par Jay-Z, Shawn Carter de son vrai nom, et son partenaire du label Roc-A-Fella Records, le producteur de musique Damon Dash.
En 2007, Iconix a racheté Rocawear pour 204 millions de dollars, mais Jay-Z a conservé des parts et est resté impliqué dans sa gestion stratégique. En 2016, puis en mars 2018, Iconix a passé deux provisions pour tenir compte de la baisse de valeur de Rocawear, pour la totalité du prix payé en 2007.
Refus d’être auditionné
Ce sont ces opérations qui intéressent La SEC dans le cadre d’une enquête sur les comptes d’Iconix, ouverte après le lancement d’une class action par des actionnaires du groupe, en 2015. Ces actionnaires reprochent notamment à la société d’avoir communiqué des résultats comptables qu’elle savait erronés, dans le cadre des publications trimestrielles obligatoires.
Le gendarme des marchés indique avoir déjà adressé à l’interprète du titre 4:44 deux convocations pour une audition, en novembre 2017 et en février. Des mises en demeure auxquelles Jigga n’a jamais répondu. La SEC rappelle que cette convocation ne signifie pas que l’autorité de régulation dispose d’éléments à charge contre Jay-Z. Pour obtenir d’entendre l’artiste de hip-hop, l’organisme fédéral américain a saisi la justice fédérale afin qu’elle puisse enfin contraindre l’artiste à se rendre à sa convocation.
Dans une déclaration transmise à l’AFP, un porte-parole des avocats du rappeur a laissé entendre que le rappeur se refusait toujours à être entendu par la SEC. M. Carter n’a joué aucun rôle dans ces publications financières ou dans les autres décisions d’Iconix en tant que groupe coté, a indiqué le porte-parole du cabinet Quinn Emanuel Urquhart & Sullivan. Avant d’ajouter: M. Carter est un particulier qui n’a pas à être impliqué dans ce dossier.