Tête haute et yeux rougis… Andrés Iniesta, vainqueur avec Barcelone de la Real Sociedad (1-0), et Fernando Torres, double buteur pour l’Atlético Madrid devant Eibar (2-2), ont dit au revoir dimanche au Championnat d’Espagne lors d’une 38e journée sans enjeu mais emplie d’émotion.
Au Camp Nou, Iniesta a reçu une ovation debout pour son 674e et dernier match avec son club formateur et le capitaine a achevé la rencontre en larmes, assis sur le banc de touche, avant de soulever le trophée de champion d’Espagne, son 32e et ultime titre avec le Barça.
Et au stade Metropolitano de Madrid, El Niño Torres a achevé sa trajectoire à l’Atlético avec un doublé, ses 128e et 129e buts en 404 matches sous le maillot rojiblanco. Puis ses partenaires lui ont réservé une haie d’honneur sous les vivats du public.
Tout était déjà plié sur le plan comptable avant cette dernière journée de Liga et ce dimanche a permis au Barça et à l’Atleti de rendre hommage en beauté à ces deux monstres sacrés du football espagnol, champions du monde en 2010, qui vont désormais poursuivre leurs riches carrières ailleurs.
C’est un jour difficile mais ces vingt-deux années (au club) ont été merveilleuses, a déclaré Iniesta, la voix brisée par l’émotion. Je suis arrivé ici étant enfant. Je repars à 34 ans en étant devenu un homme.
Cela fait un mois que le meneur de jeu a annoncé son départ en fin de saison, sans doute vers un club chinois ou japonais, mais l’émotion était encore très forte au Camp Nou tant l’élégant Don Andrés a incarné l’âge d’or du club catalan.
Passage de témoin
Lorsqu’il a cédé sa place à la 82e minute à Paco Alcacer, le petit meneur de jeu au teint pâle a remis son brassard à Lionel Messi, nouveau capitaine, comme un passage de témoin.
Iniesta aurait pu sceller son dernier match d’un but, notamment sur cette frappe qui a fini dans le petit filet extérieur (10e), mais le natif de Fuentealbilla (Castille-La Manche) n’aura pas marqué beaucoup dans sa carrière, mis à part son inoubliable reprise en finale du Mondial-2010 contre les Pays-Bas (1-0 a.p.).
Au lieu de ça, c’est le Brésilien Philippe Coutinho, recruté cet hiver à prix d’or (160 M EUR avec bonus), qui a marqué d’une frappe enroulée entrée avec l’aide du poteau (57e) et devra reprendre le flambeau du jeu de passes à la Barcelonaise.
En fin de rencontre, le Camp Nou a également applaudi le milieu basque Xabi Prieto (34 ans), emblématique capitaine de la Real Sociedad, qui est entré en jeu pour ses ultimes minutes avant de mettre fin à sa carrière.
A Madrid, l’hommage était pour Torres, icône de l’Atlético qui a connu les années sombres de la deuxième division au début des années 2000 avant de remporter enfin un trophée avec son club formateur mercredi en Europa League.
Torres ovationné, Griezmann sifflé
J’ai eu le privilège de revêtir ce maillot pendant plus de 400 matches. C’est très dur d’admettre que c’est la fin, a dit Torres, très ému.
Portant le brassard de capitaine, El Niño (Le Gamin) a marqué d’un plat du pied en contre (43e) puis d’un petit ballon glissé après avoir feinté le gardien (60e).
Et malgré les buts basques signés Kike Garcia (35e) et Ruben Peña (70e), Torres, mémorable buteur en finale de l’Euro-2008 avec l’Espagne, a été ovationné par ses supporters.
La soirée a été plus mitigée pour les Français puisque Lucas Hernandez a été exclu (64e).
Quant à Antoine Griezmann, entré à l’heure de jeu, il a été reçu par un mélange de sifflets et d’applaudissements. Signe que le flou entretenu par l’attaquant, pressenti pour rejoindre Barcelone, commence à agacer les supporters colchoneros, même après son doublé retentissant mercredi en finale contre Marseille.
Si une partie du public a scandé son nom, d’autres ont choisi de conspuer Grizi, qui pourrait bien avoir joué dimanche son ultime match avec l’Atlético…