Dépakine: Sanofi accusé de rejets toxiques hors-normes

L’usine de Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantique), où le groupe pharmaceutique produit la Dépakine, rejette des matières dangereuses à des taux astronomiques, dénonce lundi l’association France Nature Environnement (FNE), qui compte déposer plainte prochainement.

L’usine de Sanofi à Mourenx (Pyrénées-Atlantique), où le groupe pharmaceutique produit la Dépakine, rejette des “matières dangereuses à des taux astronomiques” | AFP/Archives / ERIC PIERMONT

 

Sanofi a réagi à ces accusations, reconnaissant un problème de dépassement localisé des seuils de rejet de vapeur de solvants, mais assurant dans un communiqué que les populations ne sont pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation.

Cette usine, située dans le bassin industriel de Lacq, a l’autorisation d’émettre cinq composés organiques volatils (bromopropane, toluène, isopropanol, valéonitrile et propène) dans l’air dans la limite globale de 110 mg/m3, indique FNE dans un communiqué. Il en émet en réalité 770.000 mg/m3, soit 7.000 fois plus que la norme autorisée, affirme encore FNE, qui fédère 3.500 associations de protection de l’environnement.

La situation est encore plus grave dans le cas du bromopropane, qui rentre dans la composition du valproate de sodium (Dépakine), avec des contrôles ponctuels ayant révélé des dépassements de 90.000 fois et 190.000 fois la norme, selon FNE.

Sanofi n’a communiqué cette information à la préfecture qu’en mars dernier, lors d’une inspection, affirme l’association. Si ces dépassements ont été possibles c’est parce que Sanofi ne contrôlait pas ses trois colonnes (de l’usine), mais une seule. Jamais contrôlées, les deux autres ont envoyé ces quantités astronomiques de polluants dans l’air, ajoute-t-elle.

Alors que le bromopropane peut nuire à la fertilité, au foetus, mais aussi irriter les voies respiratoires et la peau, FNE et l’association locale Sepanso 64 demandent l’arrêt immédiat des pollutions, quitte à envisager la fermeture administrative du site, et comptent porter plainte.

Sanofi indique de son côté avoir diligenté une étude d’impact sanitaire auprès d’un organisme indépendant qui a conclu que les populations ne sont pas exposées à des niveaux supérieurs aux seuils fixés par la réglementation.

Un plan d’actions a immédiatement été engagé par le site qui a mis en place une unité de collecte et de traitement des rejets afin de les réduire significativement. Cette unité est en cours de démarrage, selon un communiqué du groupe pharmaceutique français.

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