Arabie saoudite : trois princes arrêtés pour complot

Un frère du roi et ses deux fils ont été arrêtés à leur domicile. Une opération qui renforce un peu plus les pouvoirs du prince héritier, Mohammed Ben Salmane.

L’un des princes arrêtés, Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud (à gauche), le 14 mars 2012 à Tunis (Tunisie). (FETHI BELAID / AFP)

Coup de filet en Arabie saoudite. Les autorités saoudiennes ont arrêté trois membres de la famille royale, ont rapporté vendredi 6 mars des médias américains. Ces arrestations illustrent un renforcement de l’emprise sur le pouvoir par le très puissant prince héritier Mohammed ben Salmane. Le prince Ahmed ben Abdelaziz al-Saoud, frère du roi Salmane, ainsi que le neveu du monarque, le prince Mohammed ben Nayef, ont été interpellés à leurs domiciles après avoir été accusés de trahison, rapporte le Wall Street Journal (en anglais) citant des sources anonymes.

Les deux hommes, naguère potentiels candidats au trône, sont accusés d’avoir fomenté un coup dans le but de renverser le roi et le prince héritier, écrit le journal. Ils encourent la prison à vie, voire la peine de mort, selon la même source. Le New York Times a également rapporté ces arrestations, ajoutant que le frère cadet du prince Nayef avait lui aussi été appréhendé. Les autorités saoudiennes n’ont pas réagi dans l’immédiat à ces informations.

Une déclaration critique sur le Yémen

Il s’agit des plus récentes mesures en date de Mohammed ben Salmane, qui renforce son emprise sur le pouvoir par l’emprisonnement de responsables religieux et militants, ainsi que de princes et d’importants hommes d’affaires. Fils du roi Salmane, le prince héritier a également été confronté à de vives critiques internationales après le meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi dans l’enceinte du consulat d’Arabie saoudite à Istanbul en octobre 2018.

Septuagénaire, le prince Ahmed était rentré au royaume depuis Londres après l’éclatement du scandale Khashoggi, une décision qui avait été interprétée par certains comme une volonté de montrer son soutien à la monarchie. Peu avant son retour en octobre 2018, le prince Ahmed avait lancé, selon une vidéo largement diffusée sur internet, à des manifestants qui protestaient contre l’implication de l’Arabie saoudite dans le conflit au Yémen : Qu’est-ce que la famille a à voir avec ça ? Certains individus sont responsables, (…) le roi et le prince héritier.

Ce commentaire avait été perçu par certains comme une des rares critiques à l’adresse des plus hauts dirigeants du royaume, mais l’intéressé avait balayé une telle interprétation comme inexacte.

En juin 2017, lorsque le prince Mohammed ben Salmane a été désigné prince héritier, le prince Nayef était ministre de l’Intérieur. A l’époque, les chaînes de télévisions saoudiennes ont montré le prince Mohammed embrassant la main et s’agenouillant en signe de respect devant le prince Nayef.

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