Après la Californie, l’Etat de New York se met à l’arrêt

Le gouverneur de l’Etat de New York Andrew Cuomo a décrété vendredi l’arrêt de toutes les activités non essentielles pour faire face à la pandémie de coronavirus, stoppant le deuxième poumon économique du pays après la Californie.

Le gouverneur de l’Etat de New York, Andrew Cuomo, sur le site d’un centre mobile de test au Covid-19, le 13 mars 2020, à Glen Island Park, New York | AFP / TIMOTHY A. CLARY

Son homologue californien Gavin Newsom avait annoncé la veille des décisions similaires et placé la totalité de l’Etat en confinement.

Les mesures prises en Californie et dans l’Etat de New York sont plus restrictives que celles annoncées jusqu’ici au niveau fédéral.

La gravité d’Andrew Cuomo tranchait avec le ton adopté par le président Donald Trump, qui a indiqué qu’une mise à l’arrêt de tout le pays n’était pas à l’ordre du jour.

Je ne pense pas que nous jugerons cela nécessaire un jour, a dit M. Trump.

Cela été fait en Californie, cela a été fait à New York, ce sont deux points chauds (…) Mais si vous allez dans le Midwest ou ailleurs, ils regardent tout cela à la télévision et n’ont pas les mêmes problèmes, a-t-il ajouté.

Entre Californie et New York, ce sont quelque 60 millions de personnes qui sont désormais concernées par des mesures de confinement obligatoire.

A eux deux, ces Etats pèsent près du quart du produit intérieur brut des Etats-Unis (22,3% en 2018), New York abritant le coeur de la finance mondiale et la Californie celui des nouvelles technologies et d’internet.

C’est la mesure la plus radicale que nous puissions prendre, a expliqué le gouverneur de l’Etat de New York, tout en précisant que les activités considérées comme essentielles ne seraient pas affectées.

Il a énuméré les commerces d’alimentation, les pharmacies, les opérateurs du câble, et tout ce qui touche aux services aux collectivités, notamment les services d’entretien de l’eau ou les transports publics, qui vont continuer à fonctionner.

Restaurants et commerces de bouche pourront continuer à effectuer des livraisons.

Tous en quarantaine

Tout rassemblement de personnes qui ne serait pas lié à ces activités essentielles est désormais interdit, quelle que soit sa taille, a annoncé Andrew Cuomo.

Le gouverneur a néanmoins indiqué que les particuliers avaient la possibilité de sortir de chez eux, pour faire leurs courses ou même pour prendre l’air, tout en les engageant à respecter le principe de distanciation sociale et à se tenir à au moins deux mètres les uns des autres.

S’il a menacé d’amendes les commerces considérés comme non essentiels qui resteraient ouverts, il n’a en revanche pas parlé de contraventions pour les particuliers récalcitrants.

Nous sommes tous en quarantaine, a martelé le premier dirigeant politique de l’Etat de New York, où le nombre de cas déclarés a connu une nette accélération ces dernières heures.

Cela aura des conséquences négatives pour l’économie, a admis Andrew Cuomo, qui a dit accepter la pleine responsabilité des mesures annoncées vendredi.

Je pense que ces décisions vont sauver des vies. Je ne veux pas donner un prix à une vie humaine, a-t-il expliqué, estimant que les sérieuses perturbations de la vie économique passaient après l’impératif de santé publique.

La région a enregistré 2.950 nouveaux cas en 24 heures, ce qui porte le total à 7.102. Le bilan fait état de 35 morts.

La ville de New York a elle donné des chiffres actualisés un peu plus tard vendredi, annonçant 5.151 cas.

Andrew Cuomo a fait valoir que ce bond était en grande partie attribuable à la mise en place de tests à grande échelle, d’une ampleur supérieure à toute autre région des Etats-Unis, selon lui.

Sur la seule journée de jeudi, 10.000 personnes ont été testées, ce qui porte le total à 32.427, selon des chiffres publiés vendredi.

Andrew Cuomo a renouvelé son appel à toutes les sociétés disposant de respirateurs artificiels et de masques et n’en ayant pas d’usage essentiel à les proposer aux autorités, qui les rachèteront.

Il a également suggéré aux entreprises qui en avaient la capacité de se mettre à produire des masques et des gants, que l’Etat est aussi prêt à acheter, pour prévenir une pénurie des services de santé.

Le maire de New York Bill de Blasio a de nouveau réclamé vendredi un soutien renforcé du gouvernement fédéral, notamment pour l’acheminement de masques et de respirateurs dans les régions les plus touchées.

Il a accusé Donald Trump de minimiser le danger et de refuser de mettre en oeuvre les moyens fédéraux dont il dispose. Des gens vont mourir alors que cela pourrait être évité.

Selon l’université Johns Hopkins, plus de 16.500 cas de coronavirus ont été recensés aux Etats-Unis, qui comptent plus de 215 décès.

Articles simulaires

Tourner en ridicule le rire de Kamala Harris : une stratégie risquée, selon Baudelaire

Tim Walz permettra-t-il à Kamala Harris d’attirer l’électorat rural ?

J.D. Vance et le nouveau visage de la droite américaine