La mosquée de Lakouanga à Bangui a été de nouveau détruite lundi. Un attaque commise alors qu’une nouvelle vague de violences interconfessionnelles secoue la capitale centrafricaine, après la mort d’un musulman dans des circonstances troubles – les autorités de la transition affirmant que cette mort n’est qu’un prétexte pour des fauteurs de troubles.
C’est la deuxième fois en un an et demi que le monument est la cible d’attaques. En mai 2014, l’édifice avait été détruit par des membres de la communauté chrétienne en représailles à une attaque contre l’église Notre-Dame de Fatima, qui avait fait plus d’une dizaine de morts. La capitale centrafricaine était déjà à cette époque en proie à des violences interconfessionnelles meurtrières.
La reconstruction de la mosquée de Lakouanga était par la suite devenue un projet symbolique impliquant musulmans et chrétiens en Centrafrique, comme le signalait alors notre Observateur à Bangui. Les deux communautés s’étaient ainsi associées en avril 2015 pour reconstruire le monument.
Christian Ndotah, à l’origine du projet, s’avoue déçu, mais il ne baisse pas les bras.
Des voisins de la mosquée ont vu hommes, femmes et enfants donner des coups de haches dans les murs. Une partie du mur de la façade principale a été détruite, beaucoup de matériaux comme du ciment, du bois et du fer ont été volés.
Nous avions réussi à reconstruire environ 60 % de la mosquée avant cette nouvelle attaque. On est en colère, mais ce qui est certain, c’est qu’on va la reconstruire. Je ne sais pas quand, peut être faudra-t-il laisser passer les élections présidentielles [qui doivent normalement avoir lieu avant la fin de l’année 2015, ndlr]. Mais on ne se laissera pas impressionner par les casseurs qui veulent attiser la haine entre les communautés religieuses.
Christian Ndotah
Observateur