Les 5 règles de survie du musicien à l’heure d’Internet

musicien à l'heure d'Internet | AOL

Si David Bowie n’avait pas si tôt tiré sa révérence, nous aurions rêvé secrètement de l’interroger sur sa vision du marketing musical à l’heure digitale. Ne fut-il pas L’INFLUENCEUR bien avant les digital influencers ? N’installât-il pas également le concept album au rang d’objet d’art, quand aujourd’hui tant de musique se consomme au track by track et l’auditeur plus zappeur que jamais ?

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Alors oui, le marketing musical écrase toujours les musiciens, et c’est comme ça depuis… Mozart markété par ses parents comme l’enfant prodige via des publications qui inondaient les cours d’Europe afin de lui assurer des engagements.

Alors, début 2016, qu’en est-il du marketing musical à l’heure du digital ? Nous avons décidé de vous présenter son impact sur notre vie d’artiste en détournant ironiquement les Dix Commandements

1. Aux styles de narrations digitales tu t’adapteras

Le marketing digital nous impose plus que jamais de tenir un calendrier précis des petits et grands évènements qui rythment nos vies bohêmes. Dévoilement d’enregistrements audio ou vidéo, photos de tournées, rencontres avec fans ou artistes… en veillant toutefois à ne pas verser dans une mise en scène artificielle. Ces automatismes font petit à petit leur chemin dans notre communication sur les réseaux sociaux.

Le meilleur exemple pour cette année qui s’achève restera le lancement de notre dernier EP, Invincible (Wagram Music), dont nous avons orchestré plusieurs temps forts dès l’enregistrement. Ce fut ensuite l’annonce de la sortie des remixes, la campagne de promotion vers les DJs et l’orchestration des retours… puis le tournage du clip, la sortie des photos de tournage et du making off de celui-ci… enfin la mise en ligne d’une version acoustique gratuite du titre. La sortie de la version maxi vinyle début 2016 (merci le retour du vinyle dans les bacs !!!) en constituera le chapitre final…

2. L’art du community management tu maitriseras

L’année 2015 a également marqué pour nous le démarrage d’un community management assumé et volontariste. Il a fallu nous équiper d’outils de veille et de développement de nos communautés. Nous avons également mis en cohérence notre identité graphique afin de rendre plus lisible notre image vis-à-vis de nos différents publics.

Tout ceci prend du temps et nous aurions pu déléguer à un freelance la gestion de nos communautés. La plupart des canaux réagissent à l’hyper attention, la réactivité et la spontanéité et l’artiste avec son regard quotidien et sa curation du monde qui l’entoure reste difficilement remplaçable par un tiers.

Dés lors peut on prophétiser que l’avenir du show bizz appartient aux rois du buzz ? On peut le craindre et parfois le regretter. Nous avons par exemple constaté que le compte Facebook d’une légende de la musique électronique sans entourage adéquat pouvait être 1000 fois moins suivi que celui d’un DJ de 20 ans, maître de sa communication influente sur les réseaux sociaux….

3. Au streaming audio et vidéo tu te soumettras

Jusqu’à l’année 2015, nous vivions relativement à l’écart de la révolution du streaming. Nos ventes digitales sans être phénoménales se portaient bien et ne fléchissaient pas. Alors quand les premiers articles de presse ont commencé à paraître sur l’inversion de la tendance des revenus tirés du digital (moins de téléchargement payant et plus d’écoute au titre via des abonnements) nous étions forcément perplexes et un peu angoissés. Est-ce du au volume et à la variété de notre catalogue, quelle ne fut pas notre surprise quand nous avons extrait les statistiques de nos ventes 2015 de réaliser que notre première source de revenus musicaux était désormais Spotify (une plate-forme d’écoute audio) et non plus iTunes…

Mais alors que nous commençons à peine à nous familiariser avec ces nouveaux acteurs de la distribution de la musique, le réseau Youtube s’apprête à ravir leurs leaderships à Apple Music, Spotify et autres Deezer, en proposant l’écoute audio via son énorme réseau. Nous nous y sommes également convertis afin de protéger l’avenir de nos productions…

Pour ajouter une note positive, rappelons tout de même que ces plateformes permettent aux artistes de comprendre au plus près les envies et goûts de leurs publics. Pour notre part, l’analyse des statistiques d’écoute de nos nouvelles productions, davantage soul et deep, nous a permis de consolider nos envies d’élargir notre répertoire à d’autres atmosphères.

4. Les petits hasards d’Internet du apprécieras

Cette année, nous avons pu vérifier qu’Internet reste encore un très bon moyen de regonfler son égo quand, en phase d’isolement, l’artiste se prend à douter de sa valeur et de l’attachement de son public. Nous en eûmes plusieurs exemples…

Nous avons tout d’abord découvert que 50 000 personnes nous suivaient sur l’application Shazam (Application gratuite qui reconnait les titres des morceaux diffusés dans l’environnement sonore d’un Smartphone). Ceci signifie que 50 000 propriétaires de portables ou tablettes ont découvert notre existence en entendant l’un de nos titres et en cherchant à l’identifier, puis nous ont suivis pour se tenir au courant de nos actualités futures.

Nous avons également été contacté par de nombreuses communautés de Gamers, car l’un de nos remixes sorti en 2014 est devenu la boucle la plus utilisé pour introduire des vidéos de jeux sur Youtube.

Enfin, suite à notre passage dans un grand festival américain de musique électronique, nous avons découvert un fil de discussion à notre nom sur, Reddit, un site de chat ultra populaire outre atlantique. Cette discussion rassemblait des personnes ayant apprécié nos performances et souhaitant nous retrouver lors d’une future édition.

5. Mais jamais sincérité et spontanéité tu n’oublieras

Finalement les règles étant faites pour être transgressées, on a parfois envie d’envoyer balader les to do list et de laisser parler son cœur. L’artiste est un reflet de son temps et de son environnement et doit parfois laisser son instinct parler pour lui. Notre projet photographique à la rencontre des parisiens habillés de nos tenues de scène, mené avec Eve Saint-ramon de mai à septembre 2015 a donné naissance à un calendrier digital revisitant notre ville bien aimée via le regard de ses habitants aux multiples cultures et visages… notre réponse au voile sombre du 13 novembre et pour le coup cette fois-ci sans stratégie ni trompette !

De l’art pour l’art et pas seulement les dollars…

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