Astérix lu par la presse: du «sans-faute» à la «déception»

Avec Le Papyrus de César, Ferri et Conrad signent leur deuxième album depuis 2013. Crédits photo : ASTERIX-OBELIX /2015 LES EDITIONS ALBERT RENE

Parue jeudi 22 octobre, la 36ème aventure du Gaulois, plus gros tirage de l’édition française, a plu aux critiques. Ils n’écartent cependant pas certains regrets, et se rappellent les grandes heures de Goscinny et Uderzo.

Avec Le Papyrus de César, Ferri et Conrad signent leur deuxième album depuis 2013. Crédits photo : ASTERIX-OBELIX /2015 LES EDITIONS ALBERT RENE

Après l’événement suscité par le retour de Corto Maltese, la bande dessinée est à nouveau à l’honneur cette semaine avec la sortie de la 36ème aventure d’Astérix. Tiré à cinq millions d’exemplaires, dont deux millions en France, Le Papyrus de César revient aux fondamentaux de ses deux créateurs. D’emblée, la presse en a fait ses choux gras. Le Figaro a salué le travail de Ferry et Conrad, qui ont su confronter Astérix à la modernité. À la manière des talentueux Goscinny et Uderzo.

Le critique de Libération raconte qu’il s’est surpris à rire dans le métro à la lecture de ce nouvel album. Il retrouve l’univers «classique» d’Astérix, mais regrette le manque de nouveauté. Et à la fin, «c’est plutôt une légère déception qui prévaut. (…) Page après page, on reconnaît des morceaux de la Serpe d’Or, des Helvètes, du Cadeau de César, du Devin, de la Corse, etc, pas suffisamment compensé, à notre goût, par le traitement d’un sujet fortement d’actualité et l’apparition de personnages secondaires, Doublepolémix et Promoplus, un chouïa falots.»

Pour Le Monde, il faut cesser de comparer les nouveaux albums avec l’époque de René Goscinny et Albert Uderzo. On ne sera jamais au niveau… Mais Le Monde juge Le Papyrus de César par rapport à Astérix chez les Pictes, et estime que le dernier album est plus réussi. «Le choix de sa thématique y est pour beaucoup», qui va «permettre au scénariste de «broder» un récit autour de sujets très actuels: le traitement de l’information, les relations entre médias et pouvoir, les nouveaux outils de communication.»

Paradoxal, le journal ne peut finalement pas s’empêcher de comparer le dessin de Conrad à celui d’Uderzo: «Il manque aux protagonistes du Papyrus de César ce supplément d’humanité qui habite le dessin d’Uderzo: cette vie derrière les regards, cette familiarité quasi charnelle…»

Plus enthousiaste, Le Parisien, parlait d’un «sans-faute» dans son édition de jeudi. Le quotidien applaudit également un album plus réussi encore qu’Astérix chez les Pictes: «tout ce qui fait la recette magique d’Astérix est là: de bons jeux de mots, des personnages bien campés, des bagarres avec les Romains, un Obélix un peu ronchon et, (…) un beau clin d’œil à notre époque.» Laudateur, Le Parisien estime même que Le Papyrus de César finirait presque par faire oublier l’absence de Goscinny et Uderzo.

Même son de cloche pour la rédaction de 20 Minutes, emballée par les nouvelles trouvailles de la bande dessinée, qui «s’inscrit dans son époque tout en respectant les codes de la série». Résowifix, twiiiiit… Les clins d’œil aux nouvelles technologies et la communication numérique sont réussis. Le quotidien gratuit salue la performance de Ferri et Conrad, à la tête des aventures d’Astérix pour la deuxième fois. Concluant ainsi: «Le duo déclarait récemment avoir «des dizaines d’idées de scénario en réserve». Au vu de ce qu’ils viennent de réaliser, on ne peut que s’en réjouir.»

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