MOSCOU/PARIS (Reuters) – La Russie a présenté lundi ses excuses à la France pour avoir accusé à tort l’armée de l’air française de s’être approchée dangereusement d’un avion russe transportant une délégation parlementaire russe en route vers la Suisse, une information démentie par Paris.
Après plusieurs heures de confusion, les autorités suisses ont fait savoir que l’appareil évoqué par Moscou était un avion de chasse suisse F-18 et qu’il s’agissait d’un contrôle de routine. La France a elle déploré la convocation de son ambassadeur à Moscou.
Apparemment, (…) la France a indiqué qu’il ne s’agissait pas d’un avion de l’armée française mais d’un avion de l’armée suisse, a déclaré la porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, Maria Zakharova, sur la chaîne de télévision Rossiya 24. A la suite de quoi la France a reçu des excuses par les canaux diplomatiques.
Dans l’après-midi, le ministère russe des Affaires étrangères avait annoncé qu’un avion de chasse français s’était dangereusement rapproché d’un appareil transportant le président de la chambre basse du Parlement russe dans l’espace aérien français.
La France avait rapidement démenti cette information, assurant qu’aucun avion de l’armée de l’air française n’était impliqué dans l’incident concernant un avion officiel russe dont fait état le ministère russe des affaires étrangères.
Nous déplorons donc que l’ambassadeur de France à Moscou ait été convoqué toutes affaires cessantes, peut-on lire dans un communiqué du ministère de la Défense et des Affaires étrangères français. Les mises au point nécessaires sont effectuées auprès des autorités russes.
PROCÉDURE DE ROUTINE
A 10h22 lundi, un avion russe Tupolev pourvu d’une autorisation diplomatique pénètre dans l’espace aérien suisse au dessus de Biel, près de la frontière française, a indiqué de son côté un porte-parole du ministère suisse de la Défense.
La Suisse dépêche alors un avion de chasse pour vérifier l’identité de l’appareil, une procédure qui arrive une centaine de fois par an, a-t-il dit.
L’appareil a dû s’approcher suffisamment près pour avoir un contact visuel avec le pilote russe mais tout s’est déroulé sans danger, a-t-il assuré. Une fois le contact pris avec le pilote et l’identité de l’appareil confirmée, l’avion de chasse suisse est retourné sur sa base. L’avion russe lui a atterri à Genève comme prévu.
La délégation parlementaire russe était dirigée par le président de la Douma, Sergueï Narichkine, un allié du président Vladimir Poutine, et se rendait à Genève pour une conférence internationale de parlementaires.
Une recrudescence des incidents impliquant l’aviation russe et des appareils de l’Otan a été observée depuis le début de la crise en Ukraine en 2014, qui a accentué les tensions entre Moscou et l’Alliance atlantique.
(Avec John Miller à Zurich, Jack Stubbs à Moscou et Jean-Stéphane Brosse à Paris)