Etat islamique: le viol au coeur de l’organisation

Une femme yazidie pose pour un photographe, dans la ville de Dohuk au nord de l'Irak, le 20 mai 2015. afp.com/SAFIN HAMED

Dans une longue enquête, le New York Times explique l’usage codifié que Daech fait du viol. Pour l’organisation terroriste, les violences sexuelles ne sont pas qu’une arme de guerre, c’est également un moyen de séduire de nouvelles recrues.

Une femme yazidie pose pour un photographe, dans la ville de Dohuk au nord de l’Irak, le 20 mai 2015.
afp.com/SAFIN HAMED

Je n’arrêtais pas de lui dire que ça faisait mal, je le suppliais d’arrêter. Il m’a dit que l’Islam l’autorisait à violer une non-croyante. Il a dit qu’en me violant, il se rapprochait de Dieu. Ce témoignage glaçant est celui d’une jeune yézidie, âgée de 12 ans au moment des faits. Après 11 mois de captivité, la fillette a réussi à fuir les djihadistes de Daech qui la retenaient en otage et à gagner un camp de réfugiés en Irak. Son histoire est racontée par le New York Times, dans le cadre d’une longue enquête consacrée au viol au sein de l’organisation Etat islamique, mise en ligne jeudi.

Cette pratique était déjà connue des médias mais jamais les paroles de celles qui sont en première ligne n’avaient été ainsi rapportées. La journaliste Rukmini Callimachi a interviewé 21 femmes et jeunes filles yézidies qui ont échappé à l’EI. Les membres de cette minorité non-musulmane sont considérés par Daech comme des adorateurs du Diable, ce qui fait d’eux une cible prioritaire des djihadistes.
Le viol comme outil de recrutement

Le reportage du quotidien américain, traduit en français par le site de la RTBF, explique que le viol systématique des femmes et des jeunes filles de la minorité religieuse des Yézidis est dorénavant inscrit dans les principes fondamentaux de l’organisation. Plus de 5000 femmes ont été enlevées depuis que Daech a fait de l’esclavage sexuel une pratique systématique en août 2014.

Une véritable théologie du viol a été développée par l’EI. Les djihadistes assurent que l’abus sexuel des Yézidies n’est pas un péché, et qu’il est même encouragé car elles ne sont pas musulmanes. Ainsi libéré de tout interdit religieux, le viol est mis en avant comme un outil de recrutement bien établi pour attirer les hommes de sociétés musulmanes très conservatrices, dans lesquelles le sexe sans attache est un tabou.

Une bureaucratie s’est même mise en place autour de cette terrible activité. Les Yézidies sont examinées et transportées sur des marchés aux esclaves, avant d’être mises en vente. Dans de rares cas, ces femmes peuvent être libérées par leurs ravisseurs.

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