Les autorités sénégalaises ont coupé mercredi l’accès à l’application de médias sociaux TikTok et intensifié la répression contre les dissidents, quelques jours après avoir dissous le principal parti d’opposition et arrêté son chef.
La lutte pour le pouvoir entre le chef du parti PASTEF d’Ousmane Sonko, et le président Macky Sall a donné lieu à des manifestations parfois violentes, dont la dernière a eu lieu lundi, et a terni la réputation du Sénégal en tant que démocratie la plus stable d’Afrique de l’Ouest.
Lundi, le Sénégal a démantelé PASTEF et restreint l’accès aux services internet, invoquant des menaces pour la stabilité du pays. Le ministre de la communication du pays a également utilisé le même argument pour bloquer TikTok.
Moussa Bokar Thiam a déclaré dans un communiqué mercredi : “L’application TikTok est un réseau social privilégié par des personnes malveillantes qui diffusent des messages haineux et destructeurs.”
Sonko a été placé en garde à vue samedi après avoir été inculpé, entre autres, de conspiration en vue d’une émeute. Les partisans de l’opposition, qui ont organisé des manifestations tout au long de l’année, ont accusé le président Sall d’essayer d’empêcher M. Sonko de participer à l’élection présidentielle de 2024.
Le gouvernement nie ces accusations et accuse Sonko et le PASTEF d’avoir incité à la violence.
Des manifestations dissidentes ont éclaté lundi soir dans la ville de Ziguinchor, dans le sud du pays, où Sonko est maire, et mardi, des assaillants ont lancé des cocktails Molotov dans un bus de passagers, tuant deux personnes et en brûlant deux autres.
Sonko, qui nie avoir commis des actes répréhensibles, a appelé ses partisans à descendre dans la rue.
Il y a un mois, Macky Sall a mis fin à de nombreuses spéculations en déclarant qu’il ne briguerait pas un troisième mandat présidentiel l’année prochaine.
La région a connu une série de coups d’État militaires au cours des trois dernières années, dont un au Niger il y a une semaine.