Nouveau coup de théâtre en Afrique du Sud, où le président Jacob Zuma a annoncé la nomination de Pravin Gordhan au poste de ministre des Finances, quatre jours seulement après un premier remaniement qui a déclenché la colère de l’opinion publique. La présidence sud-africaine était sous le feu des critiques depuis l’annonce mercredi 9 décembre au soir du limogeage du ministre des Finances Nhlanhla Nene, pourtant jugé compétent, mais souvent critique envers le président Zuma. Cette décision jugée « irrationnelle » avait provoqué une vague de critiques et la colère de l’opinion publique.
Après quatre jours d’intense polémique, le président sud-africain Jacob Zuma est revenu sur sa décision. Dans un communiqué publié ce dimanche soir, le président sud-africain indique qu’il a « écouté les critiques du public et décidé de prendre en compte [le] point de vue » de l’opinion publique, en nommant un nouveau ministre des Finances.
C’est Pravin Gordhan qui est nommé à ce poste qu’il avait déjà occupé lors du premier mandat de Jacob Zuma, entre 2009 et 2014. David Van Rooyen, nommé ministre des Finances mercredi dernier à la surprise générale, le remplacera à la tête du ministère des Affaires traditionnelles.
Deux remaniements en quatre jours
C’est le deuxième remaniement ministériel en l’espace de quelques jours en Afrique du Sud et la deuxième fois que le président Jacob Zuma cède face à l’opinion publique. Fin octobre, le gouvernement avait renoncé à une augmentation des frais d’inscription à l’université, suite au mouvement étudiant « FeesMustFall ».
Cette fois, le président recule face à la colère de la population de plus en plus inquiète pour l’économie sud-africaine. Une marche de protestation était prévue ce mercredi, et une pétition intitulée « ZumaMustFall » – Zuma doit tomber – a déjà recueilli plus de 130 000 signatures dans le pays.
Un accord commercial au coeur de la polémique
L’ex-ministre des Finances Nhlanhla Nene s’est exprimé dans la presse dominicale sud-africaine, affirmant qu’il ne « regrette pas » de s’être opposé à un accord entre South African Airways et Airbus. C’est cette décision qui lui aurait coûté son poste.
L’Alliance démocratique, premier parti d’opposition dans le pays, a estimé que « Jacob Zuma joue à la roulette russe avec l’avenir et l’économie de l’Afrique du Sud ».