Douleur chronique : une piste médicamenteuse pour espérer une vie sans douleur

Une étude britannique révèle une recette pharmaceutique capable d'inhiber la douleur chez les patients chroniques. michellegibson/Istock.com

Des chercheurs britanniques ont mis au point un anti-douleur prometteur, sensé être efficace sur le long terme et sans effets secondaires pour les millions de douloureux chroniques dans le monde. Les premiers essais cliniques devraient démarrer en 2017.

Une étude britannique révèle une recette pharmaceutique capable d’inhiber la douleur chez les patients chroniques. michellegibson/Istock.com

Les chercheurs de l’University College London (UCL) révèlent dans une dernière étude, publiée dans la revue Nature Communications, une recette pharmaceutique capable d’inhiber la douleur chez les patients chroniques.

Les auteurs de l’étude ont tenté de reproduire sur des souris le phénomène d’insensibilité propre aux personnes qui ne ressentent jamais la douleur. Cette anomalie est due à une mutation génétique rare depuis la naissance.

Il a été prouvé précédemment que ces personnes étaient privées d’un canal sensoriel appelé le “Nav1.7”, déterminant dans les voies de la douleur, mais qu’ils étaient tout à fait capables de ressentir. Cette déficience entraîne une surproduction de peptides opioïdes par l’organisme.

Après cette découverte de 2006, des médicaments à visée analgésique locale, bloquant ce canal nerveux Nav1.7 ont été développés à destination de patients souffrant de douleurs chroniques. Les résultats se sont avérés inefficaces sur la douleur à long terme et ont montré des effets secondaires potentiellement graves au fil du temps avec un risque de dépendance.

La nouvelle étude britannique révèle que les souris et les humains qui manquent de Nav1.7 produisent également des niveaux de peptides opioïdes naturels plus élevés. Autrement dit, ils sont comme sous antidouleurs permanents.

En effet, quand les chercheurs ont donné de la naloxone, un médicament antagoniste aux opioïdes type morphine, à des souris dépourvues de Nav1.7, ils ont constaté qu’elles ressentaient à nouveau la douleur. Même constat lorsqu’ils ont donné le médicament à une femme, âgée de 39 ans présentant cette mutation rare. La patiente a ressenti la douleur pour la première fois de sa vie.

En conclusion, l’idée du Pr John Wood, principal auteur de l’étude est de combiner de faibles doses d’opioïdes, avec des inhibiteurs de ce fameux canal Nav1.7 pour répliquer l’expérience des personnes atteintes d’analgésie chronique. “Utilisé en combinaison avec des inhibiteurs de Nav1.7, la dose d’opioïde nécessaire pour prévenir la douleur est très faible”, explique le scientifique.

Cette avancée permettrait aux millions de patients atteints de douleurs chroniques dans le monde de pouvoir diminuer les doses d’antalgiques prises au quotidien et s’éviter les effets secondaires qui vont avec.

Les premiers essais cliniques devraient voir le jour en 2017.

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