La Cour de cassation de Ouagadougou, au Burkina Faso, a annulé jeudi 28 avril une série de mandats d’arrêt internationaux, y compris ceux visant l’ancien président du pays, Blaise Compaoré, et le président de l’Assemblée nationale de Côte d’Ivoire, Guillaume Soro.
Un tribunal militaire, enquêtant aussi bien sur le meurtre de l’ancien chef d’Etat burkinabé Thomas Sankara perpétré il y a près de trente ans, en 1987, que sur le coup d’Etat avorté de septembre 2015, avait émis un total de 18 mandats d’arrêts internationaux en décembre et en janvier.
Or, le procureur général de la Cour de cassation de Ouagadougou, Armand Ouedraogo, les a invalidés pour vice de forme. « Il aurait fallu demander les réquisitions du commissaire du gouvernement [le procureur] du tribunal militaire avant d’émettre les mandats. Cette formalité n’a pas été accomplie », a-t-il détaillé.
« L’annulation des mandats ne veut pas dire que c’est fini. Les juges peuvent reprendre et corriger les actes en suivant les procédures pour les rendre valides. Ce sont des lacunes qui peuvent être reprises. Même dès demain si les juges le veulent », a insisté M. Ouedraogo.
Fuite en Côte d’Ivoire
Blaise Compaoré, arrivé au pouvoir en octobre 1987 à la faveur du coup d’Etat lors duquel Thomas Sankara avait été tué, a été contraint de quitter le pouvoir et de fuir son pays en octobre 2014 après un soulèvement populaire. La Côte d’Ivoire, pays où il réside actuellement, lui a accordé sa citoyenneté.
M. Compaoré a été inculpé pour son implication présumée dans l’assassinat du président Sankara, surnommé le « Che Guevara de l’Afrique ». Il est poursuivi pour « assassinat », « attentat » et « recel de cadavre » dans le cadre de l’enquête ouverte à la fin de mars 2015, par les autorités de la transition burkinabées.