Yahoo, sous pression de ses actionnaires, a annoncé mardi son intention d’explorer des alternatives stratégiques pour ses principales activités internet et de réduire ses effectifs de 15%, tout en poursuivant le projet de relance et de scission de ces activités regroupées dans une nouvelle entité.
Il s’agit du signal le plus fort jusqu’à présent laissant penser que la directrice générale, Marissa Mayer, pourrait être disposée à vendre l’activité internet de Yahoo en difficulté, pionnier du Web ans les années 1990, mais supplanté par ses concurrents Facebook et la filiale Google d’Alphabet dans la bataille pour le marché publicitaire en ligne.
Mercredi à Wall Street, Yahoo chute de plus de 7%, à son plus bas niveau depuis l’été 2013, les investisseurs restant de marbre face au plan de redressement présenté la veille par le groupe internet.
Le titre, en baisse de 36% sur les 12 derniers mois, perd encore 7,2% à 26,97 dollars vers 16h20 GMT, après un point bas à 26,57. Une quinzaine de brokers ont réduit leurs objectifs de cours, à l’instar de Goldman Sachs qui a ramené le sien de 39 à 33 dollars ou de JP Morgan dont l’objectif passe de 42 à 35 dollars.
Dans un secteur où l’activité est plutôt florissante (…) si la seule chose que vous êtes capables de sortir est de me dire que vous allez réduire les effectifs pour tenter de restaurer la rentabilité, il y a quelque chose qui cloche, dit Martin Pyykkonen chez Rosenblatt Securities.
Le pionnier de l’internet a annoncé son intention de fermer des bureaux sur cinq sites, de réduire le nombre de ses produits, d’investir davantage dans la recherche sur les appareils mobiles et se séparer de certains de ses actifs non-stratégiques tels que l’immobilier et les brevets.
Le groupe aura trois grandes plates-formes: moteur de recherche, messagerie et Tumblr (microblogging), avec quatre grandes rubriques: actualité, sport, finances et lifestyle.
Nous pensons que ces changements vont changer le cours des choses et impulser une trajectoire positive à nos résultats, a dit Marissa Mayer lors d’une conférence téléphonique avec les analystes.
Le groupe a également annoncé une baisse de 15% de son chiffre d’affaires ajusté – après déduction des commissions versées à ses sites internet partenaires – qui est tombé à 1,0 milliard de dollars (915,79 millions d’euros) au quatrième trimestre, contre 1,18 milliard de dollars un an auparavant.
Sa directrice générale, Marissa Mayer, arrivée de Google en 2012, s’efforce de relancer les activités média et de publicité en ligne du pionnier de l’internet via des investissements massifs destinés à attirer plus d’utilisateurs sur ses sites.
Elle a annoncé début décembre que le groupe renonçait à son projet de céder ses parts dans Alibaba, invoquant des raisons fiscales, pour créer plutôt une nouvelle entité dans laquelle il réunira tous ses actifs, à l’exception de sa participation dans le géant chinois du commerce électronique.
Mais elle a apporté peu de précisions sur ce projet.
Les dépenses destinées à attirer de nouveaux utilisateurs ont augmenté, à 271 millions de dollars sur le quatrième trimestre à fin décembre, contre 74 millions un an auparavant.
La société a publié une perte de 4,43 milliards de dollars, soit 4,70 dollars par action, sur le trimestre, contre un bénéfice net de 166,3 millions, soit 17 cents par action, un an auparavant.
Hors exceptionnels, Yahoo affiche un bénéfice de 13 cents par action, conforme aux attentes des analystes financiers.
(Abhirup Roy et Anya George Tharakan à Bengalore, Deborah M. Todd à San Francisco, Juliette Rouillon pour le service français)