Présidentielle en Argentine : un second tour historique

Sophie Rahal / Journaliste | Le 25/10 à 23:01, mis à jour le 26/10 à 10:37 La présidente sortante Cristina Kirchner soutient candidat succession Daniel Scioli. La présidente sortante Cristina Kirchner soutient le candidat à sa succession Daniel Scioli. - AFP/ PRESIDENCIA

Pour la première fois dans l’histoire du pays, il y aura un second tour pour départager Daniel Scioli, dauphin de la présidente sortante (36,72 % des voix) et Mauricio Macri, le maire libéral-conservateur de Buenos Aires (34,45 %).

La présidente sortante Cristina Kirchner soutient le candidat à sa succession Daniel Scioli. – AFP/ PRESIDENCIA

« Ballotaje ». Le terme est historique car, pour la première fois dans l’histoire du pays, il y aura un second tour le 22 novembre prochain pour élire le successeur de Cristina Fernández de Kirchner, empêchée par la Constitution de briguer un troisième mandat. Son dauphin Daniel Scioli, candidat de la coalition pro-Kirchner « Frente para la victoria » (Front pour la victoire), est arrivé en tête avec 36,76 % des voix, contre 34,42 % pour son principal adversaire, le libéral-conservateur maire de Buenos Aires Mauricio Macri, à la tête de la coalition de centre-droit « Cambiemos » (Changeons).

C’est un véritable coup porté au péronisme, et aux 12 ans de règne des Kirchner : d’abord, Néstor Kirchner (2003-2007) puis son épouse Cristina à deux reprises (2007-1015). Daniel Scioli ne gagne pas du premier coup, mais surtout, le péronisme ne fédère plus comme avant : pour rappel, Cristina Kirchner l’avait emporté en 2011 avec 54 % des voix dès le premier tour.
Issue incertaine au second tour

Ce résultat rend aussi très incertaine l’issue du second tour : Daniel Scioli, dont les sondages prédisaient qu’il avait une (petite) chance de l’emporter dès le premier tour, va désormais devoir rassembler et convaincre « les indécis et les indépendants », comme il l’avait annoncé avant le vote. Ses mises en garde contre un retour de la droite au pouvoir (presque 40 ans après l’arrivée de la junte militaire) n’ont manifestement pas convaincu.

Mauricio Macri, quant à lui, se retrouve en position de force. Il va maintenant devoir prouver qu’il peut faire à l’échelle nationale ce qu’il a réalisé en tant que maire de Buenos Aires depuis 2007, où son bilan est globalement positif.

La grande inconnue concerne le report de voix, et notamment celle du numéro 3, Sergio Massa. Avec 21,34 % des voix, sa coalition « Unidos para une nueva alternativa » (Unis pour une nouvelle alternative) représente un important réservoir de votes. Péroniste dissident, appellera-t-il à voter en faveur du dauphin de Kirchner, alors qu’il a lui même claqué la porte et fondé son propre parti en 2013 ? S’il appelle à voter Macri, avec qui il avait entamé des négociations avant l’élection qui n’ont pas abouti, il offrira à ce dernier un sérieux avantage.

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