La blogueuse Emna Charqui condamnée pour un post satirique à connotation coranique

En Tunisie, une blogueuse a été condamné à six mois de prison après avoir partagé un post satirique sur la Covid-19 écrit sous la forme d’un verset du Coran.

Emna Charqui, vue ici en mai, a déclaré qu’elle n’avait jamais eu l’intention de choquer, mais seulement d’amuser | Getty Images

Emna Charqui, 28 ans, a été arrêtée en mai pour avoir partagé un message sur Facebook exhortant les populations à suivre les règles d’hygiène contre la maladie dans le style du livre saint de l’Islam.

Dans une récente interview, Charqui a déclaré qu’elle n’avait pas l’intention de provoquer un choc, mais qu’elle trouvait le message amusant.

Elle a été condamnée par un tribunal de Tunis pour incitation à la haine entre les religions.

Elle n’est pas encore en détention car elle a l’intention de faire appel.

Le 2 mai, Charqui a partagé un post sur les médias sociaux imitant un verset du Coran. Dans ce texte, elle appelle les gens à se laver les mains et à observer la distanciation sociale en réponse à la pandémie de coronavirus.

L’image aurait été conçue et partagée à l’origine par un athée algérien qui vit en France.

Le post de Charqui a été publié pendant le mois de jeûne du Ramadan et alors que la Tunisie était encore largement sous séquestre des mesures de lutte dont le confinement.

Il a fait sensation sur Internet, certains utilisateurs de médias sociaux le qualifiant d’offensant et demandant que Charqui, athée ouvertement déclarée, soit punie.

Quelques jours plus tard, elle a été interrogée par la police.

Le 27 mai, après avoir appris que Mme Charqui allait être jugée pour son post sur Facebook, Amnesty International a publié une déclaration demandant aux autorités tunisiennes de cesser les poursuites.

Les poursuites engagées contre Emna sont une nouvelle illustration de la manière dont, malgré les progrès démocratiques de la Tunisie, les autorités continuent d’utiliser des lois répressives pour porter atteinte à la liberté d’expression, a déclaré Amna Guellali, directrice du programme Afrique du Nord d’Amnesty International.

Mme Guellali a déclaré que le droit à la liberté d’expression s’étendait à ce que certains pourraient considérer comme choquant ou offensant et a appelé le gouvernement tunisien à modifier la loi afin qu’elle soit conforme aux droits de l’homme.

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