Hissène Habré bénéficie d’un congé pénitentiaire

En raison de la pandémie du Covid 19, le Sénégal a autorisé lundi (06.04) l’ex-président tchadien Hissène Habré à quitter la prison du Cap Manuel de Dakar pendant deux mois. Il a été placé en résidence surveillée.

Hissène Habré

La justice du Sénégal a autorisé l’ancien président tchadien, Hissène Habré à quitter pendant une durée de 60 jours, la prison du Cap Manuel son lieu de détention. Il  purgeait une peine de prison à perpétuité pour crimes contre l’humanité.

Raisons invoquées par les juges : ce centre de détention doit abriter la quarantaine de prisonniers dans le cadre de la lutte contre le Coronavirus. Hissène Habré a donc pu regagner son domicile de Dakar où il est assigné en résidence surveillée.

Requête

Le 26 mars, son avocat, Mamadou Diawara, a formulé une demande de permission de 60 jours en raison de la pandémie de Covid-19 et surtout du fait de l’âge de Hissène Habré qui est particulièrement vulnérable à une contamination en milieu carcéral.

Selon le juge, Boubacar Ndiaye Fall, la sortie temporaire de l’ex-président tchadien augmenterait automatiquement la capacité d’hébergement de la prison. Tandis que sa présence est de nature à handicaper les efforts déployés par l’administration dans ce combat contre le covid 19.

Cependant, l’ancien président réintègrera l’établissement pénitentiaire du Cap Manuel, immédiatement, à l’expiration de l’autorisation de sortir, a précisé le juge de l’application des peines.

Colère des victimes

Au micro de la DW, Clément Abaifouta, le président de l’association des victimes du régime de Hissène Habré a indiqué que l’ex-président vit déjà dans une prison dorée. Comparativement à ce que Hissène Habré a fait à nous autres, il est lui Habré, dans une prison que j’appelle un eldorado. Il a la télé, la climatisation. Nous, on n’avait pas tout cela s’était-il indigné.

Hissène Habré, 78 ans, a dirigé le Tchad entre 1982 et 1990.  Il a été arrêté en 2013 avant d’être condamné le 30 mai 2016 à la prison à vie par les Chambres africaines extraordinaires après avoir été déclaré coupable de crimes contre l’humanité, viols, exécutions, esclavage et enlèvement.

Une commission d’enquête tchadienne a chiffré à 40.000 morts le nombre des victimes de la répression pendant son règne.

Après son renversement en décembre 1990 par son ancien chef d’état-major, Idriss Déby Itno, l’ex-président tchadien s’est réfugié à Dakar au Sénégal.

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