Les gynécologues mettent en garde contre une “épidémie de césariennes” dans le monde

Une césarienne pratiquée à la maternité de Chambéry (Savoie) | (JESSICA BORDEAU / BSIP)

Le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde entre 2000 et 2015. La part de cette intervention dépasse même 40% dans 15 pays.

Une césarienne pratiquée à la maternité de Chambéry (Savoie) | (JESSICA BORDEAU / BSIP)

Ils s’interrogent sur cette épidémie. Dans un dossier publié par la revue médicale The Lancet (en anglais), vendredi 12 octobre, des gynécologues relèvent que le nombre de naissances par césarienne a quasiment doublé dans le monde en quinze ans, passant de 16 millions en 2000 (12% des naissances) à 29,7 millions en 2015 (21%).

On estime entre 10 et 15% la proportion de césariennes absolument nécessaires pour des raisons médicales. Mais 60% des 169 pays passés en revue se situent au-dessus de cette fourchette, tandis qu’un quart des pays sont en dessous, mettant en danger la mère et l’enfant, relève cette étude basée sur les chiffres de l’OMS et de l’Unicef.

Des risques associés pour la mère et l’enfant

Dans 15 pays, plus de 40% des naissances ont lieu par césarienne (République dominicaine, Brésil, Egypte, Turquie, Venezuela, Chili, Colombie, Iran, etc.). La forte augmentation des césariennes – pour l’essentiel dans des environnements aisés et sans raison médicale – pose problème à cause des risques associés pour la mère et l’enfant, souligne la coordinatrice de l’étude, la professeure Marleen Temmerman, de l’université de Gand (Belgique) et de l’université Aga Khan de Nairobi (Kenya).

Dans les cas où des complications surviennent, les césariennes sauvent des vies et nous devons favoriser l’accès des femmes [à cette opération] dans les régions pauvres, mais nous ne devrions pas en abuser, ajoute-t-elle.

Une stabilisation en France

En France, le taux de césarienne (20,4% en 2016) reste stable depuis 2010, ce qui suggère une attitude générale tendant à limiter la réalisation de cette intervention, relève la dernière enquête périnatale publiée par le ministère de la Santé.

Cédric Grouchka, membre du Collège de la Haute Autorité de santé française, parle de stabilisation à la baisse et fait une distinction entre les césariennes réalisées dans l’urgence, soit après un accouchement qui se passe mal soit au cours du travail, qui correspondent à 60% du total en France, les césariennes programmées pour raison médicale (40%) et celles programmées pour une raison non médicale, à la demande des femmes, qu’il estime à moins de 1%.

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