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Espace: Comment la Nasa compte conquérir Mars

 ESPACE L’agence spatiale américaine souligne les nombreux obstacles qui restent à franchir avant que l’homme ne puisse poser le pied sur la planète rouge…

site de Kimberley sur Mars
Photo du site de Kimberley sur Mars, prise par le robot Curiosity. – Handout / NASA/JPL-Caltech/MSSS / AFP

Mais quand l’homme pourra-t-il être «seul sur Mars»? Si c’est chose faite dans le film de Ridley Scott, sorti aux Etats-Unis la semaine dernière, la Nasa préfère une approche réaliste et prévient que ça prendra du temps, mais compte bien y parvenir: l’Agence spatiale américaine vient de publier sa stratégie pour l’exploration de la Planète rouge.
Un «objectif réalisable», mais peut-être pas avant les années 2030

Dans le document de 36 pages [PDF], la Nasa souligne les nombreux obstacles qui restent à franchir avant que l’homme ne puisse poser le pied sur le sol martien. Tout en soulignant qu’il est possible de «résoudre» ces difficultés, l’Agence n’avance aucune date précise ni de coûts pour une première mission habitée sur Mars. Jusqu’à présent ses responsables parlent en termes généraux des années 2030.

Faisant néanmoins preuve d’optimisme, le patron de la Nasa, Charles Bolden, a souligné dans un communiqué que «l’agence n’a jamais été aussi près d’envoyer des astronautes américains sur Mars» insistant aussi sur l’importance de la coopération avec des partenaires internationaux et le secteur privé pour ce projet. «Vivre et travailler dans l’espace nécessite d’accepter des risques mais cela en vaut la peine», souligne encore le rapport qui juge «cet objectif réalisable».
Un environnement extrêmement hostile pour l’homme

Les dangers sont effectivement nombreux tout au long d’un périple vers Mars pour lequel les astronautes pourraient passer trois ans dans l’espace. Outre les radiations cosmiques qui accroissent fortement le risque de cancer, l’absence de pesanteur pendant une aussi longue période entraîne une perte de densité osseuse et de masse musculaire et affaiblit le système immunitaire, rappelle le document.

La Nasa doit ainsi développer de nouvelles combinaisons spatiales ainsi que des scaphandres spatiaux adaptés et mettre au point un nouveau système de propulsion électrique solaire pour le vaisseau.
Le défi technique de poser un vaisseau sur la Planète rouge

L’agence a besoin également d’inventer un système pour poser un vaisseau de plusieurs tonnes sur Mars ce qui selon tous les experts est très compliqué. La plus lourde charge que la Nasa a fait atterrir sur le sol martien est le robot Curiosity dont la masse est d’une tonne. Il faudra aussi un habitat et un véhicule capable de décoller du sol martien. «Surmonter tous ces défis sera essentiel pour pouvoir effectuer un voyage sur Mars», explique le rapport qui voit une stratégie en trois phases.
Phase 1: Etudier les effets de la vie prolongée dans l’espace

La première est déjà engagée avec des astronautes se relayant pour des séjours longs dans la Station spatiale internationale (ISS) dont deux, un Américain et un Russe vont rester un an, pour étudier les effets de la vie prolongée dans l’espace sur l’organisme humain. La Nasa et ses partenaires développent et testent dans la Station des technologies importantes pour la vie dans l’espace comme des système de survie et de communications.

Phase 2: Préparer les astronautes à la vie dans l’espace lointain

Mais les pionniers sur Mars devront être beaucoup plus indépendants et pour ce faire la Nasa prévoit dans la deuxième phase de sa stratégie de préparer les astronautes à la vie dans l’espace lointain. Pour cela, l’agence prévoit une série de missions près de la lune dans les années 2020.

Elle a aussi un projet pour aller chercher un rocher sur un astéroïde assez proche de la Terre afin de le tracter pour le mettre en orbite lunaire et ce avec une sonde robotique non-habitée. Cette mission vise surtout à tester un système de propulsion électrique avec l’énergie solaire qui selon la NASA sera essentielle pour acheminer de lourdes charges vers Mars.
Phase 3: La vie sur Mars

La troisième étape est la plus massive, la plus lointaine et la plus effrayante: la vie indépendante de la Terre. Toutes les connaissances accumulées précédemment permettront d’aborder Mars, en commençant peut-être par l’une de ses lunes, puis, enfin, la surface de la Planète rouge elle-même.

Elus et experts gardent les pieds sur Terre

Des experts indépendants et des élus du Congrès n’ont pas été impressionnés par ce document de la Nasa. Lamar Smith, le président républicain de la commission de la science et de l’espace de la Chambre des représentants a regretté que «ce plan ne contienne pas de budget, ni calendrier ou date». Pour lui «ce n’est qu’une collection de belles photos avec de beaux mots, ce qui ne va pas nous amener sur Mars».

John Rummel, un scientifique au SETI Institute (search for extraterrestrial intelligence) estime lui que cette stratégie «a des trous curieux» comme le fait de ne pas expliquer comment les astronautes pourront produire leur nourriture dans l’espace afin de survivre… Seul sur Mars.

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