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Mark Zuckerberg face aux sénateurs : les 10 points à retenir

Mark Zuckerberg était entendu mardi 10 avril par les membres de deux commissions sénatoriales américaines. Au cours de presque cinq heures d’échanges avec les parlementaires, le patron de Facebook a dit beaucoup de choses. Retour sur dix éléments à retenir.

Mark Zuckerberg
Mark Zuckerberg | Paul Marotta / Getty

 

1 — Mark Zuckerberg ne s’est pas exprimé sous serment

En principe, les personnes passant devant des commissions parlementaires aux USA sont susceptibles de témoigner sous serment et les auditions sont publiques (sauf celles qui relèvent du secret défense). Lorsqu’une personnalité doit prêter serment, elle s’expose alors à des poursuites judiciaires pour parjure s’il est avéré qu’elle a fait un faux témoignage.

Si l’audition de Mark Zuckerberg était effectivement publique, il a été constaté que Mark Zuckerberg ne s’est pas exprimé sous serment, alors même qu’il se trouvait devant des représentants des commissions sénatoriales du commerce et de la justice, et que le président de la première, John Thune, a qualifié la nature de cette audition « d’extraordinaire ».

2 — Esquive de certaines questions difficiles

Avec une audition devant les membres du Sénat qui a duré pratiquement 5 heures, Mark Zuckerberg a été confronté par moments à des questions difficiles pour lesquelles il n’a pas su répondre ou été en mesure de fournir une explication claire. Ainsi, à quelques reprises, l’intéressé a déclaré ne pas avoir la réponse à cette question mais promis que ses équipes reviendront vers les élus pour la leur donner. Une consigne qui a probablement été donnée par ses équipes de communication… et ses avocats.

Par exemple, qui possède vraiment les données personnelles générées à travers Facebook ? Pour quelles raisons le site n’a-t-il pas alerté immédiatement les usagers dont les informations avaient été siphonnées par Cambridge Analytica, alors que la société avait connaissance d’un problème dès 2015 ? Combien a-t-il gagné avec les publicités achetées par des organes d’influence étrangers ?

3 — Pistage des membres déconnectés

Un exemple de l’embarras de Mark Zuckerberg sur certaines interrogations des sénateurs porte sur le pistage des internautes inscrits sur le réseau social mais qui se sont ensuite déconnectés. Le réseau social trace-t-il les données de navigation de sa communauté même quand elle n’est pas connectée ? Là encore, le PDG a préféré passer la patate chaude à ses équipes, en promettant qu’elles reviendront vers eux.

Il faut savoir que Facebook a été condamné en première instance en Belgique à cause de ça. Le tribunal a reproché à Facebook un usage trop intensif des cookies pour conserver les données et les habitudes des internautes, notamment à des fins de pistage, qu’ils aient ou non un compte. En France, la Cnil a infligé une sanction de 150 000 euros au site pour des raisons similaires (traçage via le cookie datr).

4 — Mark Zuckerberg apprécie sa vie privée

Mark Zuckerberg apprécie la vie privée. En tout cas, la sienne. On se souvient que le PDG du site a acheté les quatre maisons qui entourent la sienne en 2013 pour être tranquille. Ce désir de préserver son jardin secret a été très habilement mis en exergue pendant son audition. Le sénateur Dick Durbin a nonchalamment demandé au patron s’il serait disposé à partager le nom de l’hôtel dans lequel il a dormi avant d’aller au Sénat.

Après un moment de flottement, Mark Zuckerberg a fini par répondre par la négative et en souriant. Et serait-il partant pour dévoiler le nom des personnes avec qui il a discuté la semaine passée ? Pas davantage. Le sénateur a alors porté l’estocade : « Je pense que c’est bien de cela dont il est question aujourd’hui : votre droit à la vie privée […] et de savoir si vous êtes prêt à l’abandonner afin, je cite, de connecter les gens à travers le monde  ».

5 — Facebook sait que les CGU ne sont pas lues

Mark Zuckerberg l’a admis devant les membres du Sénat des États-Unis : il ne croit pas que les internautes lisent l’intégralité des conditions générales d’utilisation (CGU), qui sont pourtant un contrat passé entre la plateforme et l’utilisateur qui s’y inscrit. Résultat, les personnes ayant un compte sur Facebook ne connaissent pas les règles auxquelles elles ont accepté de se soumettre, ni leur portée.

Ce n’est certes pas une surprise. On sait depuis longtemps que l’internaute ne lit pas les CGU (ce qui a d’ailleurs fait naître des initiatives comme cette IA qui synthétise ce qu’on y trouve, une éventuelle réglementation pour limiter la taille des CGU à cent mots ou encore le service Terms of Service;Didn’t Read pour résumer ces contrats), parce qu’elles sont interminables et difficiles à comprendre.

Mais entendre le patron du principal réseau social l’admettre est loin d’être anodin.

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