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Cameron dévoile ses quatre conditions pour maintenir le Royaume-Uni dans l’UE

Les négociations sur le maintien du Royaume-Uni au sein de l’Union européenne sont désormais officielles. Comme prévu, David Cameron a annoncé ce mardi ses exigences envers l’UE: quatre conditions que l’Europe doit respecter si elle veut que le Royaume-Uni reste dans l’Europe des 28. En effet, le premier ministre s’est engagé, en cas d’accord, à soutenir le maintien de son pays au sein de l’UE, lors d’un référendum sur la question, qui doit se tenir dans le pays d’ici à fin 2017. La tenue de cette consultation avait été annoncée lors de son discours dit de Bloomberg, en janvier 2013.

David Cameron
Le premier ministre britannique a prononcé son discours ce mardi au centre de réflexion Chatham House ce mardi. Crédits photo : KIRSTY WIGGLESWORTH/AFP

Ce mardi, au centre de réflexion Chatham House, le dirigeant britannique a estimé que l’Union européenne devait jouer un rôle moins important dans certains aspects du fonctionnement des Etats membres. «N’oubliez jamais que l’Union européenne compte maintenant 28 anciennes nations d’Europe, que la diversité est la plus grande force de l’Europe. La Grande-Bretagne dit: ‘Réjouissons-nous de ce fait, reconnaissons que la réponse à tous les problèmes n’est pas toujours plus d’Europe. C’est parfois moins d’Europe», a déclaré David Cameron. Londres, a-t-il poursuivi, ne réclamera pas de droit de veto pour s’opposer à des législations européennes, mais les parlements nationaux doivent disposer d’un moyen de le faire en groupe.

Cameron «confiant» mais…

Parallèlement à son discours, le chef du gouvernement a envoyé ses quatre propositions de réformes dans une lettre adressée ce mardi à Donald Tusk, président du Conseil européen. «Accusé de réception», a tweeté Donald Tusk qui préside les conseils européens, les sommets réunissant les 28 chefs d’Etat et de gouvernements de l’UE. «Les négociations peuvent maintenant commencer», a-t-il écrit, annonçant qu’il lancerait «la semaine prochaine des consultations bilatérales» avec les Etats membres sur ce sujet. Selon des responsables européens, Donald Tusk souhaite avoir récolté différents avis d’ici à la fin novembre pour voir ce qui pourrait être décidé ou mis en discussion lors du Conseil européen des 17 et 18 décembre.

En quatre points publiés sur Facebook, David Cameron souhaite que l’UE:

1) ne fasse pas de discrimination entre les États non membres de la zone euro. «Si l’UE s’assimile à la zone euro, ce ne sera plus un club pour nous», a-t-il averti lors de son discours.

2) mette plus l’accent sur la compétitivité du marché unique

3) renforce le rôle des parlements nationaux, «par des changements juridiquement contraignants et irréversibles».

4) lui octroie un plus grand contrôle sur l’immigration. Le premier ministre souhaite imposer un délai d’«un certain nombre d’années» avant que les travailleurs europééns ne puissent toucher certaines aides sociales britanniques.

Des demandes «hautements problématiques»

David Cameron s’est dit «confiant» sur le fait de trouver un accord avec l’UE. «L’Union européenne a l’habitude de résoudre des problèmes insolubles, elle pourra résoudre celui-là aussi». Mais il a prévenu qu’il «reconsidérera(it)» l’appartenance du Royaume-Uni à l’UE s’il n’obtenait pas les réformes demandées. «C’est peut-être la décision la plus importante que le peuple britannique va devoir prendre au cours de notre vie», a prévenu le dirigeant britannique, pour souligner les enjeux du référendum. D’après le Times, il souhaiterait l’organiser dès le mois de juin 2016. À condition que le sommet des Chefs d’Etat et de gouvernement européen qui aura lieu le 17 décembre prochain se déroule sans encombre.

Après réception de la lettre ce mardi, la commission européenne a rapidement réagi. «De prime abord, nous estimons qu’un certain nombre d’éléments sont faisables, comme trouver un moyen d’accroître le rôle des parlements nationaux», a déclaré son porte-parole Margaritis Schinas. En revanche, la commisson estime que d’autres demandes «sont difficiles», comme celles liées aux relations entre les membres et non-membres de la zone euro. Surtout, le porte-parole de l’exécutif européen a noté que certaines demandes «sont hautement problématiques, car touchant aux libertés fondamentales de notre marché intérieur». «La discrimination directe entre citoyens européens entre clairement dans cette dernière catégorie», a-t-elle ajouté, faisant référence aux aides sociales auxquelles le Royaume-Uni veut limiter l’accès pour les migrants européens.

(Avec AFP et Reuters)

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